Oui, il existe effectivement une variante avancée et beaucoup plus rare de la technique 15 du Bubishi, souvent appelée « Happō Geri bas » ou « Tora Ashi Barai Kaiten » (balayage du tigre en rotation), qui consiste en un balayage bas circulaire retourné à 360° complet. Cette version n’est presque jamais montrée publiquement et n’apparaît pas explicitement dans les dessins classiques du Bubishi, mais elle est transmise oralement dans certains lignages très anciens du Goju-ryū (branche Miyagi → Toguchi → Morio Higaonna ancien), Uechi-ryū (branche Uechi Kanei secret), et surtout dans des branches chinoises du Yongchun Bai He Quan et du Luohan Quan du Fujian.
Description experte de la variante « balayage bas à 360° »
Nom traditionnel
Chinois : 虎尾腳回旋 (Hǔ Wěi Jiǎo Huí Xuán) – « Coup de queue de tigre en rotation »
Okinawaïen : Tori Ashi Barai Kaiten ou plus simplement « Mawashi Ashi Geri Kaiten » dans les cercles fermés.
Mécanique corporelle précise
Position de départ
Sanchin-dachi ou neko ashi dachi très bas, poids centré sur la jambe d’appui avant (ou parfois zenkutsu inversé pour plus de dissimulation).
Déclenchement
Feinte haute classique : on lève légèrement le genou comme pour exécuter le Happō Geri haut original (talon vers la tempe ou l’occiput), ce qui attire le regard et l’équilibre de l’adversaire vers le haut.
Au moment où l’adversaire monte sa garde ou recule légèrement, on lâche complètement le poids vers le bas.
Rotation complète à 360°
Pivot violent sur la plante du pied d’appui (ou sur la pointe pour plus de vitesse).
La jambe de frappe descend en arc de cercle très bas (cheville ou coup de pied), presque au ras du sol.
Le corps tourne dos à l’adversaire à mi-parcours (180°), puis continue jusqu’à 360° complet pour revenir face.
Le regard suit par-dessus l’épaule pendant toute la rotation (comme dans la version haute), ce qui permet de contrôler plusieurs adversaires autour.
Point de frappe
Principalement les chevilles, tibias, genoux internes ou externes, ou la plante des pieds de l’adversaire.
Dans les versions les plus vicieuses : frappe avec le bord externe du pied (sokuto) ou le talon (kakato) en descendant pour briser le genou ou faucher les deux jambes en même temps.
Puissance et génération d’énergie
Toute la force vient de la torsion maximale du rachis et de la chute du centre de gravité.
Le bassin tourne violemment (comme dans Suparinpei ou Kururunfa), créant une accélération centrifuge énorme malgré la hauteur basse.
Respiration ibuki profonde pour ancrer le pivot et exploser l’énergie au moment de l’impact.
Applications réelles (bunkai secret)
Contre plusieurs adversaires : le balayage bas à 360° nettoie l’espace autour de soi en fauchant les jambes de tous ceux qui sont à portée, tout en gardant la capacité de frapper haut immédiatement après (enchaînement haut/bas).
Contre saisie ou étranglement arrière : on pivote à 360° en descendant pour balayer les jambes de l’assaillant derrière soi, puis on remonte directement avec un coude ou un coup de talon haut.
Dans les katas : cette variante est cachée dans :
Suparinpei (Pekhwarin) : les multiples rotations basses suivies de frappes hautes.
Kururunfa : le mouvement « fauchage + écrasement » après la rotation.
Seipai : certaines interprétations anciennes du pivot à 360°.
Tensho : la spirale descendante des mains accompagne souvent ce balayage en bunkai.
Entraînement traditionnel (très fermé)
Travail sur sable ou terre humide pour voir la trace circulaire parfaite.
Exercice en rotation continue (5 à 10 balayages sans reposer le pied).
Partenaire : un cercle de 6-8 personnes attaquant simultanément → le pratiquant exécute le balayage bas 360° puis enchaîne haut.
Renforcement spécifique : chevilles, genoux, hanches et muscles rotateurs externes.
Résumé pour experts
Cette variante basse à 360° est l’extension logique du Happō Geri haut : elle transforme une technique déjà multidirectionnelle en un véritable « moulinet » capable de nettoyer un cercle complet autour du pratiquant, tout en conservant la dissimulation (feinte haute → frappe basse). Elle est extrêmement destructrice sur les articulations inférieures et particulièrement adaptée aux combats de rue sur terrain irrégulier. Dans les lignages qui la préservent encore, elle est considérée comme l’une des applications les plus « réelles » du principe happō (huit directions) : non pas huit coups séparés, mais un seul mouvement qui couvre toutes les directions en une rotation fluide.
Si tu pratiques un style ancien, cherche dans ton kata les moments où tu fais une rotation complète basse après avoir regardé par-dessus l’épaule : c’est presque toujours là que se cache cette version mortelle du Happō Geri bas.

Commentaires
Enregistrer un commentaire