Oui, un balayage de type ashi barai (足払い) peut être intégré naturellement à la technique n°6 du Bubishi, mais il n’est pas explicite dans le dessin d’origine : il s’agit d’une interprétation d’expert, issue du principe kaeshi waza (返し技 – technique de retournement ou d’adaptation).
Quand le défenseur pivote sur l’extérieur (hanmi) et frappe au menton / gorge avec la main gauche, son bassin tourne, son pied gauche devient libre :
→ c’est le moment idéal pour balayer la jambe avant de l’adversaire, qui se trouve légèrement tendue et chargée (centre de gravité déplacé vers l’avant).
Le balayage n’est pas un geste additionnel, mais une continuité du mouvement spiralé du corps :
La hanche qui pivote entraîne la jambe,
Le pied effleure le sol en arc de cercle,
Et le contact se fait au ras du sol, sur le talon ou la cheville intérieure de l’adversaire.
Le rythme est un seul temps :
Frappe main gauche – saisie poignet droit – rotation hanmi – balayage.
On applique ici le concept de 「連環」 (renkan, chaîne continue) :
chaque action crée la suivante sans rupture.
Le balayage n’est pas un acte isolé, mais le prolongement du flux énergétique initié par la frappe.
Le souffle descend dans le tanden pendant le pivot, et se relâche dans la jambe qui balaie — c’est un fa jin descendant, spiralé, dirigé vers la terre.
Cela s’oppose à la frappe ascendante dans la gorge : terre / ciel, yin / yang.
Le corps de l’adversaire est pris dans un double vortex :
Haut du corps tiré en arrière (par la saisie et la frappe),
Bas du corps projeté en avant (par le balayage).
Cette opposition des forces crée une rupture nette de l’axe vertical (chūshin), provoquant la chute sans résistance.
C’est le même principe que dans les projections du Hakutsuru Kenpo (拳法 du Grue Blanche), où le balayage est souvent caché dans le mouvement de rotation du tronc.

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