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Bubishi comparaison des techniques 4 et 5

 



Description de la technique n°4 du Bubishi
La technique n°4 fait partie des 48 techniques de self-défense illustrées dans le Bubishi, un manuel ancien compilé au XIXe siècle en Okinawa, influencé par les arts martiaux chinois comme le White Crane et le Monk Fist. Elle est souvent décrite comme une manipulation de la tête menant à une rupture potentielle du cou, une méthode extrêmement dangereuse pour neutraliser un adversaire en combat rapproché.
Exécution principale : L'attaquant (adversaire) saisit le pratiquant par le col ou les épaules. Le pratiquant contre-attaque en passant un bras autour du cou de l'adversaire, en verrouillant la tête contre son propre corps ou son épaule, puis en appliquant une torsion brutale du cou avec l'avant-bras ou le coude. Cela peut être suivi d'une projection au sol pour amplifier l'effet. L'illustration originale montre deux figures en posture de lutte au sol, avec une emphase sur la rotation cervicale.
Points vitaux impliqués : Cible principalement les vertèbres cervicales (C1-C3) et les carotides, provoquant une douleur intense, une perte de conscience ou une lésion permanente. Elle s'inspire des principes de ju-jutsu chinois, où la force est générée par la rotation du bassin et l'engagement du corps entier.
Contexte dans le kata : Cette technique apparaît dans des bunkai (applications pratiques) de katas comme Passai (Bassai) ou Kushanku, où des mouvements de blocage et de torsion de la tête simulent une défense contre une saisie frontale.
Efficacité : Haute en combat réel pour sa rapidité et sa finalité, mais réservée aux situations extrêmes en raison de sa létalité. Elle exige une précision chirurgicale pour éviter les blessures collatérales.
Description de la technique n°5 du Bubishi
La technique n°5 est également issue des 48 figures et met l'accent sur une manipulation de la tête pour déséquilibrer et soumettre l'adversaire, souvent interprétée comme une variante de la n°4 mais avec un focus sur le contrôle et la projection plutôt que la rupture immédiate. Elle illustre une transition fluide entre saisie et chute.
Exécution principale : L'adversaire tente une saisie ou un coup circulaire. Le pratiquant pare avec un blocage externe (similaire à un gedan barai intérieur), attrape la tête de l'adversaire avec les deux mains ou un bras, la tire vers le bas et vers l'avant, puis pivote pour projeter l'adversaire au sol en utilisant la force de son propre élan. L'illustration montre une figure dominant l'autre par une torsion de la nuque, menant à une chute face contre terre.
Points vitaux impliqués : Vise les côtés du cou (artères carotides et nerfs) et la base du crâne, combinés à une compression thoracique pour couper la respiration. Elle intègre des éléments de tuite (techniques de saisie douloureuse) pour affaiblir avant la projection.
Contexte dans le kata : Liée à des séquences de katas comme Naihanchi ou Passai, où des mouvements de blocage bas et de torsion de bras préparent une contre-attaque par manipulation de la tête. Elle peut aussi évoquer des bunkai de Kushanku pour une défense contre une attaque latérale.
Efficacité : Polyvalente pour le contrôle en combat rapproché, moins létale que la n°4 mais tout aussi dévastatrice si suivie d'un suivi au sol (comme un atemi aux côtes). Elle met l'accent sur l'équilibre et le timing.
Comparaison entre les techniques n°4 et n°5
Ces deux techniques partagent un objectif commun : neutraliser une menace par manipulation de la tête en combat au corps-à-corps, reflétant l'héritage chinois du Bubishi où le "go-ju" (dur et souple) combine force brute et fluidité. Elles sont toutes deux issues de la section des 48 techniques (article 29 du Bubishi), conçues pour des scénarios réalistes de self-défense civile, et influencent les bunkai des katas okinawaïens traditionnels. Voici une comparaison structurée :
Similarités :
Objectif principal : Les deux visent le cou et la tête pour une incapacitation rapide, en exploitant des faiblesses anatomiques (vertèbres, carotides). Elles sont des exemples de techniques "finisseuses" en ju-jutsu intégré au tode (ancien nom du karate).
Principe biomécanique : Basées sur la torsion et la projection, utilisant le corps entier (hanches, épaules) plutôt que la force brute des bras. Elles incarnent le principe du Bubishi : "chaque technique est un mélange de dur et de souple".
Applications en kata : Intégrables dans les mêmes katas (ex. : Passai pour les torsions initiales, Kushanku pour les transitions). Elles soulignent l'importance des saisies et contre-saisies, absentes des formes modernes sportives.
Risques et éthique : Extrêmement dangereuses, enseignées secrètement pour éviter les abus ; le Bubishi insiste sur l'usage moral (seulement en légitime défense).
Différences :
Focus technique : La n°4 est plus offensive et létale, centrée sur une rupture cervicale directe (torsion explosive), idéale contre un adversaire plus fort. La n°5 est défensive et contrôlante, avec une emphase sur la projection et le déséquilibre (tire et pivote), adaptée à une contre-attaque fluide.
Niveau d'agressivité : N°4 : Haute (risque de mort immédiate). N°5 : Moyenne (incapacitation temporaire, avec option de suivi non létal).
Exécution et posture : La n°4 commence souvent au sol ou en clinch serré (figure 4 et sa répétition en 7), tandis que la n°5 est debout avec un blocage initial (variante de gedan barai intérieur), menant à une chute (ura kamae).
Efficacité contextuelle : La n°4 excelle en espace confiné (rue, grab), la n°5 en mouvement dynamique (contre coup ou saisie latérale). En entraînement moderne, la n°5 est plus accessible pour les débutants en raison de son aspect projetant.
En résumé, la technique n°4 représente l'aspect "dur" du Bubishi (destruction directe), tandis que la n°5 incarne le "souple" (contrôle et flux), formant un duo complémentaire pour une défense complète. Leur étude révèle les racines pratiques du karate ancien, loin des formes sportives actuelles, et encourage une pratique éthique et historique. Pour approfondir, explorer les bunkai via des katas comme Passai permet d'intégrer ces principes en entraînement.

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