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Les 12 heures du Bubishi

 



Les Techniques des Douze Heures du Bubishi : Une Analyse Technique Approfondie pour Experts en Arts Martiaux et Médecine Chinoise Traditionnelle
Le Bubishi, souvent considéré comme la bible des arts martiaux d'Okinawa, est un compendium ancien compilé à partir de sources chinoises, intégrant des principes de combat, de médecine et de philosophie taoïste. Parmi ses sections les plus ésotériques figure l'article sur les "points vitaux révélés des douze heures", qui détaille douze techniques de frappe ciblant des points d'acupuncture spécifiques du corps humain. Ces méthodes, issues de la tradition du dim mak ou "toucher de mort", exploitent le cycle circadien du qi, l'énergie vitale, selon le système chinois des shichen – des périodes de deux heures correspondant aux douze branches terrestres, symbolisées par les animaux du zodiaque. Chaque technique est conçue pour être efficace à un moment précis de la journée, en perturbant le flux énergétique des méridiens, menant souvent à des effets différés comme une mort retardée ou une paralysie. Pour les experts, ces techniques ne sont pas de simples attaques physiques mais des applications sophistiquées de la cosmologie taoïste, où le timing, l'anatomie et l'énergétique se conjuguent pour maximiser l'impact létal ou incapacitant.
La première technique, associée au Rat et active entre 23 heures et 1 heure, cible des points comme le GB-3 sur la tempe, le SI-18 sur la joue, le SI-17 derrière l'oreille et le LIV-2 sur le pied. Une frappe précise à ces emplacements, typiquement avec une force yang penetrante, perturbe le méridien du foie et de la vésicule biliaire, entraînant une mort dans un délai d'un jour par accumulation de toxines internes et blocage du qi ascendant.
La deuxième, liée au Bœuf de 1 heure à 3 heures, vise le LI-17 sur le cou, le GV-24 sur le front, le CV-8 au nombril, le BL-62 sur la cheville et le LIV-3 sur le pied. Cette combinaison affecte les méridiens du gros intestin, de la vessie et du foie, provoquant un déséquilibre yin-yang majeur qui culmine en une mort dans quatorze jours, souvent par défaillance viscérale progressive due à une stagnation du qi dans les organes inférieurs.
Pour la troisième, du Tigre entre 3 heures et 5 heures, les points incluent le ST-18 sur la poitrine, le LI-17 sur le cou et le BL-60 sur la cheville. Ici, l'attaque exploite la vulnérabilité nocturne des méridiens de l'estomac et de la vessie, menant à une mort en vingt jours via une inflammation croissante et une perturbation du flux descendant du qi, simulant une intoxication systémique.
La quatrième, du Lapin de 5 heures à 7 heures, frappe le GV-22 sur le sommet du crâne, le TH-11 sur l'épaule, le CV-1 au périnée et le LIV-8 sur le genou. Ces points, reliés aux méridiens du gouverneur et du foie, causent une dispersion immédiate du qi céleste, résultant en une mort dans un jour par collapsus énergétique total.
La cinquième, associée au Dragon de 7 heures à 9 heures, cible le TH-17 derrière l'oreille, le GV-26 sous le nez et le SP-9 sur le genou. Affectant les méridiens du triple réchauffeur et de la rate, cette technique induit une mort en sept pas, par un choc instantané au système nerveux central, amplifié par le lever du yang diurne.
Pour la sixième, du Serpent entre 9 heures et 11 heures, les points sont le GV-20 au sommet de la tête, le CV-15 sur l'abdomen, le KD-3 sur la cheville et le BL-60 sur le talon. Cette frappe sur les méridiens des reins et de la vessie provoque une érosion lente du jing, l'essence vitale, menant à une mort en trois ans par épuisement progressif des réserves énergétiques.
La septième, du Cheval de 11 heures à 13 heures, vise le GV-22 sur le crâne, le BL-40 derrière le genou et le GB-33 sur la jambe. Perturbant les méridiens de la vessie et de la vésicule biliaire, elle entraîne une paralysie indéfinie, bloquant le flux yang descendant et immobilisant les membres inférieurs de manière permanente.
La huitième, liée au Mouton de 13 heures à 15 heures, attaque le GV-21 sur le crâne, le HT-3 sur le bras et le KD-16 ou CV-8 sur l'abdomen. Ces points, connectés aux méridiens du cœur et des reins, causent une mort en un an par affaiblissement cardiaque et rénal, via un cycle de déséquilibre yin croissant.
Pour la neuvième, du Singe entre 15 heures et 17 heures, le focus est sur le SP-12 dans l'aine, un point critique de la rate qui, une fois frappé, induit une mort en deux semaines par hémorragie interne et stagnation du sang.
La dixième, du Coq de 17 heures à 19 heures, cible le KD-24 sur la poitrine et le PC-8 sur la paume. Affectant les méridiens des reins et du péricarde, cette technique provoque une mort en deux jours par arythmie cardiaque et surchauffe yang.
La onzième, du Chien de 19 heures à 21 heures, vise le ST-26 sur l'abdomen et le BL-62 sur la cheville, menant à une mort en trois jours par perturbation digestive et rénale, avec une accumulation toxique rapide.
Enfin, la douzième, du Sanglier de 21 heures à 23 heures, frappe le ST-16 sur la poitrine, un point de l'estomac qui entraîne une mort en une semaine par asphyxie progressive et blocage respiratoire.
Ces douze techniques ne sont pas isolées ; elles s'inscrivent dans un cadre cosmologique cohérent, ancré dans la philosophie taoïste. La base soixante, exprimée comme le produit de deux fois deux fois trois fois cinq, reflète la structure fondamentale du calendrier chinois, où soixante représente un cycle complet combinant les dix tiges célestes et les douze branches terrestres. Le facteur deux évoque la dualité yin-yang, un second deux souligne les polarités comme mâle-femelle ou ciel-terre, trois symbolise les trois harmonies de terre, homme et ciel, et cinq les éléments primordiaux. Dans les techniques, cette base soixante gouverne les vulnérabilités cycliques : les douze branches, multipliées par les cinq éléments, génèrent soixante combinaisons temporelles où le qi est particulièrement sensible, expliquant pourquoi une frappe à une heure donnée amplifie l'effet sur un méridien spécifique.
Le concept de terre, homme et ciel, ou san cai, structure le corps humain en trois niveaux : la terre pour les aspects inférieurs et yin, comme les points des pieds et des jambes reliés à l'énergie terrestre ; l'homme pour le tronc intermédiaire, équilibrant les forces humaines ; et le ciel pour la tête et les aspects supérieurs yang, connectés à l'énergie céleste. Les techniques exploitent ces niveaux pour déséquilibrer l'harmonie : par exemple, frapper un point terrestre comme le LIV-2 perturbe l'ancrage yin, tandis qu'un point céleste comme le GV-24 disperse le yang ascendant, menant à un collapsus systémique.
Le yin-yang imprègne chaque aspect : les heures nocturnes accentuent les vulnérabilités yin, nécessitant des frappes subtiles et internes, alors que les diurnes favorisent des attaques yang, directes et explosives. Les méridiens eux-mêmes sont classés yin pour les organes zang internes et yang pour les fu externes, et les techniques visent à inverser ce flux – une frappe yang sur un point yin crée un choc destructeur, comme dans la technique du Dragon où le TH-17 yang est combiné à un SP-9 yin.
Les quatre énergies du tai chi – peng pour l'expansion et la ward-off, lu pour le rollback et la redirection, ji pour la pression avancante, et an pour la poussée descendante – guident l'exécution des frappes. Peng sert à bloquer un méridien en expansion, comme dans une défense contre une attaque au GV-20 ; lu redirige l'énergie adverse vers un point vulnérable tel que le CV-15 ; ji applique une pression directe sur des points comme le LI-17 ; et an pousse vers le bas pour des effets comme sur le BL-40, intégrant ainsi les principes internes du tai chi chuan au dim mak du Bubishi.
Les quatre directions cardinales – est pour le bois et le printemps, sud pour le feu et l'été, ouest pour le métal et l'automne, nord pour l'eau et l'hiver – influencent le qi via les branches terrestres. Une frappe orientée vers l'est amplifie les effets sur les points du foie comme le LIV-3, alignés au bois, tandis qu'une au nord cible les reins aqueux comme le KD-3, modulant l'efficacité selon l'environnement ou la posture du corps.
Enfin, les cinq éléments – bois, feu, terre, métal, eau – régissent les cycles d'engendrement et de contrôle : le bois nourrit le feu mais est contrôlé par le métal. Les méridiens sont assignés – foie au bois, cœur au feu, rate à la terre, poumon au métal, reins à l'eau – et les techniques perturbent ces cycles. Par exemple, frapper un point bois comme le LIV-8 à une heure feu accélère l'engendrement destructeur, menant à une surchauffe ; inversement, une frappe métal sur un point bois le domine, comme dans des combinaisons impliquant le LI-17. Cette interconnexion élémentaire explique les délais variables des effets, alignés sur les phases lunaires et saisonnières.
Pour les experts, maîtriser ces techniques requiert non seulement une précision anatomique mais une compréhension profonde des rythmes cosmiques, transformant le combat en une science énergétique où chaque frappe est un acte d'harmonie perturbée. Le Bubishi ainsi révèle un art martial holistique, fusionnant violence et guérison dans l'équilibre taoïste éternel.

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